Plongées à Bandol

Bandol est souvent plus connue pour son délicieux rosé que pour ses plongées, et c’est bien dommage ! Si la ville elle-même a bien moins de charme que Sanary-sur-mer toute proche, le large éventail de sites sous-marins proposés par les clubs de Bandol valent quant à eux largement le détour.

L’un deux, Bandol Plongée est une structure crée par des moniteurs issus du célèbre CIP Bendor, l’ancien club de Claude Arzillier (plus connu sous le nom de Tonton, dans le petit monde de la plongée). Propriété de l’industriel Paul Ricard depuis 1950, cette île a vu naître l’un des premiers clubs de plongée loisir français. Depuis, des centaines de moniteurs ont été formés dans ses murs, jusqu’à la retraite de son grand patron, il y a quelques années. Autant dire que le sérieux, le professionnalisme et la bonne humeur sont désormais au rendez-vous juste en face, sur le port de Bandol. Selon les conditions météo et les différents niveaux présents à bord, le club peut vous emmener explorer des sites qui s’échelonnent des Deux Frères à l’est (les îlets très caractéristiques en face de la Seyne sur Mer), au Tombant des Rosiers, sublime site au pied de l’Ile Verte, au large de La Ciotat. A bord du Silhouette, bateau très fonctionnel et rapide, vous pourrez donc atteindre les plus beaux sites de cette partie du littoral varois.

Mérou Méditerranée

Gros Mérou Méditerranée (Crédit : Heidi Lafeuil)

Pendant la haute saison les plongées matinales sont réservées aux explorations, tandis que l’après-midi, les formations pour tous niveaux se succèdent. Les sites accessibles par tous temps, y compris les jours de forte houle et grand vent, se situent de 5 à 10 minutes du port. L’on trouve parmi eux l’Ile de Bendor, où la plongée s’effectue le plus souvent côté nord, à l’abri du vent. L’exploration ne dépasse guère les 15 m. de profondeur, mais la présence de petites grottes et d’une faune assez variée rend la plongée agréable lorsque la visibilité est bonne. L’île Rousse et le Sec d’Alon sont eux aussi pratiqués quand le temps ne permet pas les longs trajets en bateau. Le premier, dont l’exploration nous emmène de la surface jusqu’à 18 m. , est exceptionnellement riche et comblera les plongeurs de tous niveaux. Ici le bateau est au mouillage au nord-ouest, au pied de cette toute petite île aride et escarpée, où seule une colonie de mouettes et de gabiands (le nom provençal du goéland) a réussit à élire domicile. Les cris des oiseaux accompagnent les mises à l’eau. Dès que l’on franchit la surface, nos yeux sont surpris par la myriade de reflets argentés. Ce sont les bancs de minuscules chinchards qui semblent nous faire une haie d’honneur. On arrive vite au fond, et la plongée consiste en un aller-retour, mêlant prairies de posidonies et amas rocheux. Bienvenue au paradis des poulpes ! Si vous n’en voyez pas plusieurs dizaines c’est que vous ne savez pas regardez. Peu farouches, ils acceptent volontiers les petits cailloux que vous leur tendez. Après deux ou trois échanges de ce type, les voilà bien camouflés, mais un œil jaune plus curieux que méfiant vous observe toujours entre les interstices. Le site abrite également nombre de murènes, de congres et même quelques langoustes. Mais si vous les voyez … chut !!! Ici les chasseurs ne sont jamais très loin. Un petit surplomb abrite même depuis quelques années des branches de corail rouge. Profitez en bien car presque partout ailleurs sur la côte toutes les colonies ont disparues, surtout à si faible profondeur. Je vous parle d’expérience, on peut plonger cinquante fois à l’île Rousse, que l’on soit débutant ou plongeur confirmé, on est jamais déçus. Le Sec d’Alon, environ à 1 minute de bateau de l’île rousse, offre quant à lui un petit tombant qui va de 25 à 5 m. et une grotte, exploration parfaite pour les débutants.

Hervia

Hervia (Crédit : Heidi Lafeuil)

Dès qu’il fait beau (ce qui veut dire très souvent, on est dans le Var quand même …), le Silhouette nous emmène vers les Embiez et le Rouveau. Après une vingtaine de minutes de bateau, nous voilà au pied de la Balise des Magnons. Le site, qui va de la surface à 22 m., présente un très joli relief escarpé, égayé par la présence de nombreuses girelles et girelles paon, murènes, congres, bancs de sars, etc… Pas une faille où l’on ne trouve des galathées qui nous observent de leurs yeux bleu fluo. Si vous avez de la chance, c’est peut-être une cigale de mer que vous apercevrez, cette espèce protégée est devenue rare dans la région. Le clou du spectacle se trouve sur le fond sableux, le site est très vaste et vous ne tomberez pas forcément au bon endroit, mais toutes les bonnes surprises se méritent… Les magnons aujourd’hui balisés, ont dû formés pendant des siècles un écueil redoutable pour les bateaux imprudents, c’est pourquoi l’on y trouve nombre de débris d’amphores. Les plus belles et les plus complètes ont depuis longtemps disparues, mais vous pourrez facilement reconnaître là un col, ici une pointe ou une anse (nul n’est sans savoir qu’il est interdit de les remonter …).

Non loin, le Sec des Guénauds, très poissonneux, offre lui aussi une plongée intéressante. Une charmante et imposante mostelle ne manquera d’ailleurs pas de vous faire coucou de ses moustaches. Un peu plus au large, le site des Basses Moulinières est un de mes spots préférés (mers tropicales comprises). La plongée s’effectue sur une grosse roche vaguement ovale qui pointe à 13 m. et divisée par deux grandes failles. Le largage s’effectue généralement au-dessus de la faille est. Celle-ci est parsemée de gros blocs rocheux abritant congres et mostelles. Longeant ensuite le tombant qui descend jusqu’à 25 m., il n’est pas rare de croiser des mérous, moins gros qu’à Port-Cros ils ne sont cependant pas très farouches. L’exploration se poursuit par la faille ouest. Foisonnante de couleurs vives, un de ces murs est littéralement recouvert d’anémones encroûtantes jaunes. Une fois sortis de ce corridor multicolore, ce sont les congres, les murènes de belle taille et un Bernard l’Ermite géant qui nous attendent. Ce dernier fanfaronne avec sa grosse coquille qu’il a recouverte de quantité de trucs indéfinissables, sans avoir l’air de se soucier de la tête du gros congre chez qui, apparemment, il a cru bon de trouver refuge. C’est déjà l’heure de remontée, mais au palier, vous aurez peut-être la chance, comme nous, de croiser le banc de barracudas souvent fidèles au poste.

Dans la zone des 30-40 m., les sites de la Pierre aux Mérous (pas la peine de préciser ce qu’on y voit) et de la Merveilleuse sont eux aussi inoubliables. Cherchez bien au niveau du sable, sous la roche, la Merveilleuse sert de maison à un gros homard particulièrement sédentaire.

Du côté de Saint-Mandrier, à un peu plus d’une demi-heure de bateau, vous trouverez au pied des Deux Frères, un relief très amusant puisque les deux cônes vus de la surface se rejoignent en fait sous l’eau. Mon père, originaire du Brusc, nous racontait souvent la légende qu’on lui soufflait à l’oreille étant enfant. A savoir que les Deux Frères servaient de refuge sous-marin à une pieuvre géante… J’avoue la première fois avoir été un peu déçue de ne pas y trouver le monstre tant attendu ! La plongée est quand même très sympa et vous y verrez plein de jolies choses. Vous y remarquerez également des vestiges de la seconde guerre mondiale, dont une bombe sagement posée au pied d’un des frères. Dans la même zone, vous pourrez également plonger sur le site de l’Arroyo, belle épave qui gît de 28 à 36 m.

Banc de sardines

Banc de sardine (Crédit : Heidi Lafeuil)

A l’opposé, vers La Ciotat, vous pourrez plonger au pied de l’île Verte, là le Tombant des Rosiers est le paradis des gros mérous. Si vous avez de la chance vous pourrez également y rencontrés les timides dentis. La plongée, qui va de 14 à 35 m. nécessite un peu d’orientation, mais le jeu en vaut la chandelle. La visibilité est souvent excellente, et le relief mérite à lui seul le détour. Vous pourrez y apercevoir la grande nacre épineuse, espèce protégée. Encore un peu plus loin, l’exploration de la balise de la Cassidaigne se fait plus rarement. Le site, très vaste, va de 42 à 25 m. . De magnifiques gorgones y ont élu domicile, partageant le terrain avec de gros mérous débonnaires.

Bandol est donc une destination plongée très appréciable, notamment grâce à sa grande diversité de sites accessibles à tous. La faune y a été beaucoup plus préservée qu’en bien d’autres endroits du littoral varois et ceux qui, comme moi, on l’habitude des plongées d’exception offertes par les îles du Levant, n’en seront pas moins enchantés d’avoir trempées leur palmes ici.

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